« Je ne m’attendais pas à cela, ça me fait trembler », lâche l’élu d’opposition Damien Rousseau (LREM). Si le maire récuse le terme « séisme », la mesure n’en demeure pas moins une première en dix ans. « La solution aurait-elle été d’augmenter la taxe foncière de 1 % chaque année ? » interroge le premier édile Patrick Bobet (LR). « Ç’aurait été payé tout de suite, on aurait été à l’abri du besoin. Certaines communes le font, mais nous, on le fait quand c’est vraiment nécessaire et indispensable. Là c’est le cas. »
Au total, +10 % de taxe foncière dès cette année, +12,5 % de taxe d’habitation sur les résidences secondaires occupées au 1er janvier 2023. Parce que la municipalité maintient les grands chantiers prévus, que les dépenses de fonctionnement augmentent légèrement, que les dotations de l’État chutent depuis 2009. La démonstration du rapporteur Jean-Georges Micol, 3e adjoint, sur les finances de la commune est unanimement appréciée. « La maison est bien tenue, dit-il, il n’y a pas de dérive. » Reste à arrêter la méthode pour accroître l’épargne de la ville.
« C’est le bon moment »
« Cette augmentation vient grever le pouvoir d’achat des Bouscatais, peste Damien Rousseau. Après le stationnement payant, c’est la double peine. » « C’est plus indolore pour les Bouscatais, rétorque Patrick Bobet, puisque cela intervient précisément quand ils économisent sur la taxe d’habitation qui disparaît. C’est le bon moment. »
Le Bouscat : zones bleues et stationnement payant barrière du Médoc évoqués lors de la réunion publique
« Le gouvernement a pris cette mesure justement pour redonner du pouvoir d’achat, pas pour offrir un levier aux collectivités ! » répond l’opposant LREM. Le « bon moment » n’est pas non plus partagé par la PS Claire Layan qui lui aurait préféré un débat avant les municipales, sans pour autant réfuter la nécessité d’alourdir les impôts.
D’autres communes ont précédé le Bouscat l’an dernier : Saint-Médard-en-Jalles (+4,8%), Bouliac (+15%), Carbon-Blanc (+10,1%), Parempuyre (+9,2%). Le taux d’imposition du foncier, actuellement dans le tiers le plus bas de la métropole, se classerait en 2022 dans le premier tiers, en restant loin du podium occupé par Carbon-Blanc, Cenon et Floirac.
Les grands chantiers maintenus
La municipalité compte donc poursuivre la restructuration du complexe sportif Jean-Martial, la réhabilitation du Castel d’Andorte, la restructuration de la piscine, le projet de terrain synthétique à la plaine des sports des Écus, la végétalisation des cours d’école et l’enfouissement des lignes (électriques, télécoms, fibre et éclairage), entre autres.
Quant à une baisse des dépenses, elle est inenvisageable selon la municipalité qui défend des charges plancher — « ce n’est pas l’armement des policiers municipaux qui change quoique ce soit » — et « l’attente en termes de services publics qui n’a jamais été aussi forte », selon Jean-Georges Micol.
La mesure doit être entérinée par le vote du budget prévu au prochain conseil municipal le 5 avril. Elle générerait 1,25 million d’euros de taxe foncière supplémentaires et 71 000 euros de plus issus de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.
